urquoi une œuvre d’art nous passionne-t-elle, au point de croire
qu’elle entretient avec nous une relation particulière,
qu’après nous avoir séduit, elle nous parle, et que,
longtemps après l’avoir quitté elle demeure présente à notre esprit ?
Devant une œuvre, nous ne sommes plus devant une pièce de toile
ou un morceau de papier, la réalité physique de l’objet acquiert
une qualité particulière, une sorte de magnétisme qui s’expriment
dans le silence de la contemplation.
Si une peinture est une fenêtre, celle de YE XING QIAN s’ouvre sur
ce qui semble un paysage, mais regardons-le avec attention.
Son art nous invite à la contemplation, disposition qui consiste
à dépasser ce que l’on voit pour se laisser totalement pénétrer par ce que
l’artiste a déposé sur l’œuvre, qui est au-delà des traits et des taches.
Quelque chose qui semble une illusion, mais qui est bien l’effet réel de l’art.
Les lignes s’animent et deviennent autre chose, l’œuvre alors est faite
de substances qui bougent dans notre esprit. Légèrement tout d’abord,
puis cela grouille et finit pas sembler vivant.
Le dessin des collines va devenir celui d’un corps et fait naître en nous un désir primitif,
celui d’une sexualité profonde qui démontrerait quel point le monde est une partie
de nous-mêmes et que l’art, le vrai n’est ni une idée ni une image.
Il est la manifestation d’une forme de spiritualité construite sur la solidarité
de l'homme et de tous les éléments du monde, voilà ce qu’exprime l’art de YE XING QIAN.
Alin Avila
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